Mes 1000 marches de Poitiers – 2012 (TUNP)

J + 2

Voilà c’est fait, la messe est dite avec quand même 4H25 de sermon…..

Tout était SUPER : l’organisation, le parcours, les concurrents (je préfère dire les « cocourants ») sympas dans les difficultés partagées, la douche bien chaude dans un vestiaire chauffé..humm… le repas d’après course dans une bonne ambiance (j’ai pas gouté au farci, tant pis…..pour lui et j’ai gardé le ticket de la soupe pour l’année prochaine) et bien sûr les BÉNÉVOLES généreux dans leur action.

Bon, c’était quand même difficile, alors voir des têtes connues sur le parcours et entendre leurs encouragements ça fait du bien au mental, je leur dis un grand merci (dans le désordre) à Christelle, Marie-T, Christine, Maëva, Aurélie, Daniel, Julien nos électrons bénévoles et aussi à Pascal D. qui m’a successivement rejoint à trois endroits des Rocs (tu vois en fin de compte tu aurais pu le faire !), Marianne, Christophe et leurs potes, Jef place de la Liberté,  » l’homme à la jambe dans le plâtre » qui avait toujours une longueur d’avance sur moi et à tous les autres que je n’ai pas reconnus !

Vous voulez des détails ? c’est parti, je vous emmène avec moi…..

Samedi 18H00, H – 3h30, je prends mon dîner avec une énième et enfin dernière plâtrée de nouilles natures + 2 œufs au plat à sec +  1 morceau de gruyère avec pain + 1 banane et 2 tranches de pain d’épice .

Je finis de remplir mon sac (eau, eau dopée, gels, pâte d’amande, lampe, piles de rechange, MP3, téléphone « chargé… », coupe vent, foulard) et vérifie une dernière fois ce dont j’ai besoin (ou pas), puis je file à la Varenne (comme disait Louis) accompagné d’Antoine et d’Edgie pour récupérer mon dossard.

Sur place, c’est encore calme. Le décor est planté et il n’y a plus qu’à suivre le fléchage..déjà… J’arrive en même temps qu’un bénévole – un ultra – on se connait sans se connaitre (quelques échanges sur quelques courses), on parle de chiens ! Cette année, je partirai donc avec le dossard n°8, ça me va ! Je croise également Jef Rullier, là on cause course, de la course. Il sera commissaire place de la Liberté, à plus tard donc !

19H15, je rentre à la maison. Christine se prépare pour rejoindre le groupe des bénévoles et moi je traine, je réfléchis à comment je vais attacher ce foutu dossard. Je n’ai pas envie de prendre la ceinture porte dossard car je crains les frottements de l’attache entre le sac à flotte et mon dos.

19H45, je réfléchis toujours sans vraiment me prendre la tête car la solution je la connais déjà, ce sera épingles à nourrice dans la ceinture du sac. Dring, Aurélie arrive, bonjour bonjour et repart avec Christine. Je ne suis toujours pas près, et je traine en survet.

20H00, c’est bon, assez glandé. J’attache mon dossard… 3 fois de suite car pas d’aplomb!!!! Et je m’habille enfin. Petit massage « Kimas » des jambes, sparadrap sur les tétons et le bas du dos (peur des frottements avec le sac qui pèse pas loin de 3Kg), je saute ou presque dans les godasses, je prends mes affaires , les gars et en route car il est pas loin de 21H00.

Arrivé sur place, il faut se garer. J’avance le plus possible et trouve une place le long d’un bosquet que je serre un max (j’entends encore la portière qui couine sous l’effet d’une probable grosse branche…..). Impecc, je peux pas ouvrir ma portière et vais être obligé de sortir du coté passager….. un éclair de lucidité me laisse entrevoir la galère au retour ! Du coup, je me gare en face, de front dans le virage et là, c’est le bas de caisse qui couine sous l’effet du haut trottoir. Zen, je m’en fous, j’ai d’autres préoccupations.

Nous rejoignons enfin les autres. Bonjour bonjour, tu vas bien ? pour l’instant oui. Petites plaisanteries, photos de groupe et pendant ce temps, le sasse de départ se remplit. Je décide d’y aller aussi, je suis en tee shirt et il commence à fraîchir, en me mettant dans le groupe je me réchaufferai. Les détails du parcours et les consignes de sécurité sont donnés. Plus que quelques minutes et la meute sera lâchée. Les cloches commencent à sonner, c’est du sérieux. Le départ est donné au pistolet par Olivier, mon voisin non voyant….un frisson traverse les troupes… non, il est chargé à blanc…. ouf !

PAN, en moins de 20 sec la meute est partie. Je me suis fixé moins de 4h30 et je dois gérer ça maintenant. Je me place derrière 3 nanas et décide surtout de ne pas les dépasser (6min/km). Les 2 premiers kms sont faciles, avec une ribambelle de mecs qui pissent de chaque coté ! Le coup de feu peut être !! En bas de Chouteau, nous attaquons le premier escalier, je double les filles et les monte (les marches) à pas rapides. A partir du viaduc de St Benoît, la meute n’est plus qu’une longue file discontinue. Ça va rouler comme comme ça jusqu’aux escaliers de la Madeleine par petits groupes de 2 à 5 coureurs. Ah, que la chose soit dite maintenant et pour le reste du récit : Je n’ai couru dans aucun escalier montant, la rapidité des pas n’allant qu’en décroissant naturellement dans le temps, quant aux escaliers descendants, roule ma poule… Arrivé au stade de la Madeleine je relance  et dépasse 3 coureurs qui reprennent leur souffle (intérieurement je me marre, je ne suis pas fréquentable…). Direction les escaliers du diables maintenant.

Arrivé en bas, j’y retrouve Christine, Aurélie à la circulation gyrophare en action, et surprise, Pascal est venu m’encourager. Ça va vite, 1 min après j’ai traversé le pont Achard pour y retrouver Cricri et Maëva elles aussi à la circulation…. gros encouragements, attention aux voitures les filles ! heureusement les feux sont au rouge et je traverse rassuré . Pascal me donne rendez vous aux Rocs, c’est parti avec un big maousse escalier, descente puis remontée puis descente. Je ne regrette pas d’être en tee shirt comme me le fait si justement remarquer un gars qui lui est en maillot à manches longues type 2ème couche…. Mais bon il pense qu’arrivé à la cassette il ne le regrettera pas. Je lui réponds que moi je ne sentirai peut-être plus rien arrivé là-bas. Sur ce, tchao je pars Ave de Nantes. Daniel et Marie-T sont à la manœuvre, très affairés, ils me reconnaissent à peine  » Ah mais c’est…… oui c’est moi, à dans 20 kms maintenant !

Au pied des Rocs, Pascal est là et commence à courir à coté. Halte au feu camarade, si tu cours à coté je risque l’exclusion de la course. Il stoppe, je le retrouverai pour un dernier encouragement en haut des escaliers de la cité Ste Jeanne. Maintenant c’est du billard jusqu’aux escaliers du Porteau via la descente du Trait Tabuteau. Ces escaliers sont le parfait exemple d’un travail fait à l’arrache : marches inégales dans la hauteur, la profondeur, la largeur. La totale où la vigilance est plus que nécessaire. Arrivés en haut, nous passons par quelques ruelles très sympathiques (genre village de Talmont…) que je ne connaissais pas. Direction l’ancienne station d’épuration que nous traversons pour récupérer le chemin qui longe le clain rive droite. Nous sommes trois puis deux arrivés en bas des Couronneries. Faut se taper la côte maintenant pour rattraper le plateau qui surplombe les falaises. Mon cocoureur du moment est léger, on se suit à tour de rôle depuis 2 à 3 bornes déjà et je sais qu’à un moment il me lâchera. Ce fût chose faite en attaquant le terrain vague qui descend du haut de la Cueille Aigue au bas de la rue de Montbernage et que je négocie avec moult  précautions pour assurer ma cheville… Je l’ai perdu de vue définitivement au ravito au 22ème km.

Ça fait maintenant 2H22 que je coure, ce qui fait une moyenne de 6.5min/km. Je suis toujours dans les clous mais faut pas faiblir. Je remplis rapido mon bidon et repars pour attaquer la partie ville. C’est pas la foule à la goule, et pas plus à la Cathédrale. Je remonte tout ça pour aller place de la liberté dire un p’tit bonjour à Jef à l’abri sous sont bonnet. Une tape dans la main et je continue rue de la Chaine pour rattraper les rue piétonnes du centre ville. Je coure plutôt seul depuis un petit bout de temps doublant quelques gars ou apercevant au loin un coureur. Le TAP, les escaliers de la gare, la préfecture, la place de la mairie puis rue Magenta. Là un troquet à moitié dans la rue diffuse à fond du U2, l’idée absurde me prend d’esquiver 3 pas à la con histoire de coller au rythme. Quelques applaudissements et un ‘vas y champion’… Alors j’y vais avec un début de crampe à la cuisse droite  que j’essaie de ne pas faire voir (que je suis con quand j’ai rien d’autre à faire!). Heureusement elle s’estompe rapidement et je m’engouffre dans les méandres des petites rues jusqu’au pont Neuf. La partie ville est donc pliée, rangée en 33 minutes.

Je traverse le pont Neuf à la suite d’un coureur isolé comme moi. Je sais que j’ai un comité d’accueil juste au dessus, Julien en charge de rediriger sur les escaliers, prends des photos de chaque coureur, je prends la pause, trop loin, je me rapproche, clic clac c’est dans la boite. Je remercie tout le monde et repars pour rattraper le coureur qui me précédait. Je me sens plutôt pas mal du tout! J’attaque les escaliers des dunes sans forcer, en levant la tête j’aperçois des mecs perchés sur les murs qui courent et me sautent par dessus. J’avais zappé les gars de Poitiers Parkour – culottés les gars , bravo – En Haut je retrouve CriCri et Maëva, salve d’encouragements, je repars chargé à bloc.

La côte de la Pierre Levée je la monte habituellement en courant, mais à mi parcours je décide de marcher, probablement influencé par  les 2 gars devant. En haut je relance, pas eux, salut.

Arrivé Faubourg du Pont Neuf je réveille Aurélie et Christine d’un coup de sifflet, elle me trouve en forme…moi aussi, je me trouve en forme, mais je sais que dans 3 bornes je vais taper dans le dur…. Je redescend la rue jusqu’au gyro où Daniel et Marie-T me font traverser la rue.

30Kms – 3H15, ça colle toujours !

Un petit pipi avant le pont St Cyprien et je rattrape 4 gars à la tomate blanche. le gars devant traine un peu les pieds mais je le laisse passer devant moi dans l’escalier. En fait il est pas bien du tout et monte carrément de travers, je lui demande si ça va et me répond « heinnnn ». Bon d’accord ! je passe et repart jusqu’à cette fameuse petite côte du chemin de Trainebot. Elle m’essouffle et pourtant je ne marche pas vite… il est temps de sortir mon ami le MP3 pour qu’il me « booste » le mental.

Direction Chilvert et son quartier calme…. Terra incognita pour moi, je rejoins un petit groupe et le suis prudemment jusqu’à la route de la cassette.

3H50-35kms. J’attaque le dernier escalier, les rampes sont sympas à c’t’heure. L’écurie n’est plus très loin et je sors les munitions. J’ai décidé de prendre un gel coup de fouet et de compléter en arrivant sur Bellejouanne avec un raid tonic. C’est incroyable, je continue à doubler des coureurs tout en en suivant un autre qui lui avance. je lui colle aux baskets jusqu’à la descente sur la Varenne.

4H19-39,40kms. C’est dans la poche, je mettrai moins de 4H30. Contre toute attente, le gars ralentit dans la descente , je fonce, je me retrouve sur le plat à courir assez vite en ne faisant plus très attention à ce que je fais ! je suis les flambeaux en ligne droite. A 50 m devant, un coureur passe derrière le stade, le chemin devient plus chaotique et je le rattrape  à un espèce de trou dans le grillage que j’avais à peine remarqué en passant au travers…. Je lui tape sur l’épaule, il se met de coté et s’excuse…. Je n’en demandai pas tant ! je continu sur ma lancée, je suis dans la brume, dehors et dedans !

Je tourne à l’angle du stade (au fond), il n’y a plus qu’une ligne droite pour moi car je ne vois pas le chemin mais je vois bien l’arche d’arrivée que je passe sans trop ralentir car je me doutais bien qu’il fallait se taper les dernières marches du podium pour stopper le chrono, Maeva et Cricri sont sur le coté et me félicite.

Voilà c’est fait, 4H25’03 . je suis bien content. Le bonheur est fugace mais ce soir… il est là    🙂

La suite vous la connaissez puisque vous y étiez .

Classé n° 69   « coureur érotique !? » Blvd Coligny

Article de la Nouvelle Républiqueici

Le site des 1000 Marches

 

 

 

 

27 mars 2012 10 commentaires Short URL

  • merci pour ce récit très précis des 1000 marches.
    j ai également participé à cette course; croisons les doigts pour que l édition 2013 ai lieu . et bravo encore , pour l avoir fait et l avoir racontéRépondregilles alberty27 mars 2012
  • merci pour ce petit comment et bravo surtout à toi pour ta place et les exploits que tu réalises par ailleurs, que d’aventures !Répondredamien30 mars 2012
  • Ouais!!!!!!
    Bravo pour ce joli récit.Je ne pensais pas que tu avais fait la pierre levée en partie en marchant…… héhéPour la pastourelle Tu prend un appareil et comme ça on aura un ptit roman photo au retour….à propos je t’envoie ta photo que tu pourras mettre sur le site.julienRépondrejulien27 mars 2012
  • Félicitation et merci pour le recit…..je pense que je resterai touhjours du coté des supporters!!!Répondremarianne29 mars 2012
  • Tu cours bien et tu écris bien !!!! encore bravo Damien !!RépondreMélanie29 mars 2012
  • vous avez pas fini les mougeasses là !!ds vos baskets et hop.la dernière à 60 ans+++alors bon tout il est possible.
    Avec de l’entrainement et bcp de volonté!jmtRépondrejulien29 mars 2012
  • Sympa le récit. On ferme les yeux et on peut s’imaginer à ta place.je précise » juste s’imaginer »Répondremaeva29 mars 2012
  • Malgré la peur ou le stress il y avait beaucoup de novices sur cette distance et cette difficulté. Julien a raison il suffit de se lancer ! Marie Thérèse à plus de 60 ans n’a pas finit dernière…il y avait des jeunes qui fermaient la marche. Alors les filles il faut y aller !Merci pour ce récit et merci aux bénévoles des électrons libres !RépondreGuy30 mars 2012